• Chapitre 3 :

    Le coup de feu retentit. A sa grande surprise, Alice ne ressentit aucune douleur, rien. Elle vérifia visuellement, et là non plus, aucune traces de sang. Aurait-il raté  son tir ? A si peu de distance ? Non, ce n’était pas ça, ce n’était pas possible. Encore tremblante, elle se releva, et constata que son agresseur se tenait parfaitement immobile. Elle le fixa étrangement et au bout de quelques secondes, il s’écroula sur le sol, comme un pantin auquel on aurait coupé les ficelles. Un liquide rouge vif coulait derrière sa tête. Alice s’avança lentement vers lui pour vérifier qu’il était bel et bien mort. Aucun doute. Il s’était prit une balle en plein dans la tête, avant même d’avoir pu tirer. Elle chercha des yeux celui qui venait de la sauver et ne l’aperçu qu’au bout de quelques minutes, accroupit sur un toit.

    « Ask ! S’écria-t-elle, rassuré en distinguant la silhouette d’un adolescent. »

    Pas de réponses. Elle avança vers lui rapidement jusqu’à être assez prêt pour enfin voir complètement son visage. Son sourire s’effaça à moitié lorsqu’elle se rendit compte qu’elle se trouvait en face d’un parfait inconnu. Elle se ressaisit et le remercia brièvement.

    « Et dire que tu as été entraînée par le meilleur tueur et que t’es même pas armée…, lança-t-il avec un sourire sadique.

    -… »

    Elle ne répondit pas,  alors qu’il riait aux éclats rien qu’en voyant sa tête ahurie. Elle mit pus d’une minute à s’en remettre.

    « Tu connais Ask ? Demanda-t-elle enfin.

    -Bien sûr que je le connais, sinon je t’aurais laissé crevé avec ton policier, répondit-il toujours sur le même ton.

    -… Merci », soupira-t-elle en levant les yeux au ciel, se retenant pour ne pas le frapper.

    Il sauta du toit pour arriver à la hauteur d’Alice, même s’il la dépassait un peu, la forçant à garder la tête légèrement vers le haut.

    « Bon, sinon tu faisais quoi ici, tu cherchais ton téléphone, c’est ça ?

    -Mmm… Oui, je crois...

    -Il est cassé.

    -Quoiiiiiiiiiiiiiiiiii ?! Déjà comment tu sais ça toi, il est où ?

    -Je te l’ai dit, il est cassé. Par contre, ton sac est bien au commissariat, enfin, je crois, juste que je l’ai pas vu.

    -Comment t’as récupéré mon portable ?! Enchaina-t-elle, mi énervée mi réjouie.

    -… En marchant dessus, répondit-il simplement avec un sourire gêné.

    -… Tu… Tu rigole, hein ? C’est ça ?

    -Non » répondit-il avec l’air le plus sérieux au monde.

    Elle se força à ne pas répondre et se calmer. Le point positif est qu’il n’était pas aux mains des policiers. Elle se demandait néanmoins comment la police avait pu oublier le téléphone, peut importe sa visibilité, ils avaient bien réussi à récupérer son sac…

    « Qui es-tu vraiment…

    -Hum ? Bah, un tueur, ça se voit nan ?

    -Un tueur, hein… »

    Elle soupira en regardant le pistolet, brillant sous la faible lumière. Avant de se retourner vers le nouveau cadavre. Elle soupira une nouvelle fois, puis se retourna, dos à l’adolescent.

    « Ton nom ?

    -Sync.

    -Sync… Merci encore de m’avoir aidé, je n’ai plus besoin de toi, déclara-t-elle en s’éloignant.

    -Ah oui ? Contra-t-il avec un sourire sadique qu’elle devinait à son ton.

    -Je ne vois pas à quoi tu pourrais me servir, maintenant.

    -A te dire comment retrouver Ask, par exemple ? »

    Elle s’arrêta net. Elle avait totalement omit le fait qu’elle ne savait comment le joindre. Elle hésita avant de se retourner lentement vers Sync, qui affichait un sourire sadique satisfait. Elle lui lança un regard noir dans lequel il parvint à voir une certaine reconnaissance.

    « Comment je peux le voir ?

    -Hum… Tout compte fait j’ai plus envie d’te l’dire, la nargua-t-il.

    -Dit le moi tout de suite, répondit-elle, furax. »

    Ils se fixaient tous les deux et Sync décida de totalement rentrer dans son jeu, la défiant du regard. Enervée par le comportement moqueur de Sync, Alice avança vers lui d’un pas décidé à le faire parler. Ce qui n’eut que pour effet de le faire rire, accentuant d’avantage la colère d’Alice. Elle s’apprêta à le frapper mais il lui attrapa le poignet, l’empêchant de bouger comme elle le souhaitait.

    « Ne joue pas à ça avec moi, enfin, sauf si la défaite te tiens à cœur, ria-t-il.

    -Dit moi comment trouver Ask.

    -Tu y tiens tant que ça… Vous êtes plus que complices, tout les deux. Il te maque tellement, ironisa-t-il. Bref, j’vais t’y conduire, à ton Ask, mais tu me devras quelque chose en échange.

    -Comme quoi ?

    -Tu verras bien. »

    Il lui lâcha le bras et remonta sur le toit, lui indiquant de le suivre, ce qu’elle fit, avec cependant plus de difficultés que lui. Dès qu’ils furent sur le toit, Sync montra une maison parmi tant d’autres, la plus banale au monde, en briques, avec un toit rouge, ect… Qui se trouva être celle juste à côté de celle d’Alice. Elle se demanda l’espace d’un instant si ça ne pouvait pas être une coïncidence… Mais balaya vite cette idée, lâchant un rire exaspéré. On se croirait dans un film américain. Mais bon. Elle devait bien faire avec.

    « Et cette maison, appart être celle juste à côté de chez moi, c’est…. ?

    -T’as sérieusement pas compris ? C’est là où vit Sync. Enfin, là où il vient de déménager. T’es longue à la détente, toi.

    -C’était ironique. Par contre je savais pas que ma voisine déménageait.

    -Elle n’a pas déménagé.

    -Ah oui ? Qu’est ce qu’il s’est encore passé cette fois ?

    -Elle refusait de partir alors on l’a tué, répondit-il d’un ton serein, les bras croisés derrière la tête e mode « no-stress ».

    -Et je suppose que c’est normal, pour vous, s’énerva-t-elle.

    -Pour toi aussi, maintenant, j’te f’rais dire. »

     

    Elle ne répondit pas. Il n’avait pas tord. Elle ne réalisait pas encore totalement qu’elle avait accepté de coopérer avec des criminels, et que tuer serait… Normal. Non, pas ‘normal’, une habitude, même. Pourtant, elle ne s’en sentait pas vraiment capable, du moins pour le moment. Elle se répétait qu’elle s’y habituerait. Oui voilà, elle s’y habituerait. Une habitude. 


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  • Chapitre 2 :

    « Alice ? Réveille-toi ! Alice ! »

    Ask regardait le visage de son amie, inquiet. Celle-ci c’était évanouie alors qu’ils marchaient à travers plusieurs villes, dans les endroits les plus discrets possibles. Alice ouvrit lentement les yeux, se redressa et regarda autour d’elle. Elle se trouvait dans une salle noire éclairée par une lumière bleue, avec un mur sur lequel d’innombrables armes variées étaient disposées. Il y avait aussi un bureau avec trois grands ordinateurs et quelques classeurs.

    « On… on est où ici ? Et qu’est-ce qu’il s’est passé ? Demanda-t-elle d’une voix faible.

    Elle se releva complètement, étonnée, et s’approcha du mur rempli d’armes.

     

    « Alors c’est vraiment toi, le tueur ? … Pourquoi tu fais tout ça ?! A quoi ça te sert de tuer des gens innocents ?!

    -Pourquoi je tue ? Il n’y a pas besoin d’avoir de raison spécial pour tuer. On a tous cette pulsion meurtrière en nous, chacun est maître d’en faire ce qu’il veut, l’ignorer ou l’accepter. Regarde Le résultat, ma vie est bien plus appréciable comme ça.

    -« Appréciable »…

    -Toi, tu devrais pouvoir comprendre, non ?

    -Tuer, fuir, et encore tuer, c’est ça que tu appelle « une vie appréciable » ?! Désolée mais e ne suis pas de ton avis. Tu passe ton temps à… Faire souffrir les gens, ne me dis pas que tu apprécie leur douleur…

    -Et moi qui te croyais compréhensive… Tu as beaucoup changée. Je te faisais confiance et je pensais que tu comprendrais, mais apparemment pas. »

    Il prit un pistolet qui reposait sur le bureau et pointa en sa direction. Elle recula par réflex, tremblante, effrayée par le pistolet braqué sur elle. Elle avait peur de mourir, même si elle n’osait pas l’admettre, ne serait-ce qu’à elle-même. Il la toisa du regard et le coup de feu retenti.

    « Tu as peur de mourir et c’est une bonne chose. Mais tu ne me fais pas confiance et ça, c’est bien dommage. J’espère qu’on redeviendra aussi proche qu’avant, enfin, si tu décide de me suivre, évidemment. »

    Son cœur battait à toute vitesse. Elle se retourna et vit la balle, figée dans le mur, balle qui l’avait frôlée quelques secondes auparavant. Encore essoufflée par ses émotions fortes, elle se laissa glisser dos au mur pour se retrouver assise, jambes repliées vers elle. Elle n’arrivait toujours pas à croire ce qu’il se passait. Ask, quand à lui, reposa le revolver sur le bureau et s’assit confortablement sur le fauteuil.

    Quand Alice se remit enfin de ses émotions, la salle toujours imprégnée d’un silence pesant, elle se releva, les yeux vides et la tête basse, et avança vers le bureau où Ask la fixait.  

    « Je te suis. »

     

    Il sourit sans cesser de la regarder. Mais ce qui l’intriguait était la raison de son changement soudain. Enfin, il n’aborda pas le sujet pour le moment, ne voulant pas la vexer, ou la faire changer d’avis.

    Il avança vers le mur sur lequel toutes les armes étaient disposées et appuya sur un bouton de couleur bleu électrique, qui ouvrit un autre mur derrière eux, donnant sur une salle toute blanche lumineuse.

    « Tu vas devoir t’entraîner si tu veux leur échapper.

    -Bien. »

    Elle prit un pistolet plutôt petit, léger et facile à utiliser pour commencer et se dirigea dans la salle. Quand elle fut positionnée au centre de la salle, le mur derrière elle se referma, laissa paraître une immense vitre qui n’y figurait pas avant, d’où Ask la regardait. Plusieurs mannequins sortirent du sol avec des cibles sur des points vitaux différents pour chaque mannequin. Elle tendit son bras en direction de l’un d’entre eux, se concentra et visa le front, là où se tenait la cible. Le souffle court, elle ferma les yeux et appuya sur la gâchette. Le coup de feu retentit et, lorsqu’elle ouvrit les yeux pour découvrir la qualité de son tir, elle vit la balle, figée au niveau de l’œil du mannequin. Elle put entendre la voix d’Ask lui dire à travers la vitre :

    « Pas mal, mais elle serait en plein milieu de la cible si tu n’avais pas fermé les yeux. »

    Elle soupira, essuya son front trempé de sueur et tira de nouveau, sans pouvoir s’empêcher de fermer les yeux, ce qui lui fit une nouvelle fois rater son tir de peu. Elle s’entraîna pendant plus d’une heure pour enfin parvenir à tirer sans détourner le regard et atteindre sa cible. Elle s’écroula de fatigue, exténuée. Au début, le travail lui était insupportable, mais au fur et à mesure qu’elle s’entraînait, elle avait finit par s’y faire. En une heure, elle avait apprit à tirer a la perfection. Le mur se réouvrit et elle sortit de la salle blanche.

    « Bon travail, on fera le reste demain, tes parents vont s’inquiéter.

    -Et merde, j’avais totalement oublié ! Ca fait combien de temps que tout ça c’est passé ?

    -Ca doit bien faire trois heures, avec tout ce qu’il s’est passé…

    -TROIS HEURES ?! Mais qu’est-ce que je vais leur dire ?! »

    Alice chercha furtivement son portable dans la poche de sa veste en cuir en vain.

    « … J’ai du le perdre pendant que ces types nous ont agressés… Comment je vais faire ? Je sais même pas où on est !

    -Si tu permets, je te raccompagne ? On doit pas être très  loin de chez toi, vu qu’on n’est pas loin du lycée.

    -… Merci »

    Elle lui sourit, retira la sorte de cape dont il se servait pour ne pas qu’on le reconnaisse et ouvrit la porte menant dans une salle intermédiaire entre son repère et une station de métro. Elle soupira de soulagement, constatant qu’ils étaient effectivement non loin de chez elle.

    « Tu sais encore où j’habite ? Demanda-t-elle innocemment alors qu’il verrouillait la porte à l’aide de trois cadenas, cinq codes dont un avec empreinte digitale.

     

    -T’as pas déménagé, donc oui, bien sûre. Allez, on y va. »

     

    Il la raccompagna jusqu’à chez elle tout en parlant de tout et de rien, trempés par la drache. Lorsqu’ils furent arrivés devant la maison d’Alice, Ask lui ordonna de prendre un air triste et effrayé, ce qu’elle fit sur le champ. Il toqua lourdement contre la porte en marbre portant le chiffre « 24 ». Celle-ci s’ouvrit silencieusement, laissant apparaître une femme aux longs cheveux blonds attachés en une queue de cheval, aux yeux bleu scintillant et aux traits fins et doux mais inquiets. Elle parut extrêmement surprise, soulagée, bouleversée en voyant sa fille, trempée, le visage triste. Elle se dépêcha de les faires entrées pour ne pas qu’ils soient trempés d’avantage.

    « Mon Dieu qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? Où est-ce que tu étais ? J’étais morte d’inquiétude ! »

    Alice voulu répondre mais Ask la devança et prit la parole à sa place.

    « J’ai trouvé votre fille évanouie sur le bord de la route, alors je l’ai emmené à l’abri de la pluie et j’ai attendu qu’elle se réveille pour pouvoir prévenir quelqu’un.

    -Vous n’avez pas appelé les urgences ?!

    -Je n’avais pas mon téléphone sur moi et je n’ai pas trouvé le sien non plus, et il n’y avait personne aux alentours.

    -C’est vrai Alice ? Et qu’est-ce qu’il t’est arrivé ?

    -Je ne m’en souviens pas, répondit-elle d’une voix vide. Mais ne t’inquiète pas je vais bien maintenant, rajouta-t-elle pour rassurer sa mère qui soupira de soulagement.

    -Merci beaucoup de l’avoir aidé. Vous êtes nouveaux ici ? Je ne vous ai jamais vu…

    -J’ai habité ici il y a longtemps, et je suis revenu depuis environ une semaine.

    -Et tes parents, ils doivent s’inquiéter, non ?

    -Ne vous inquiétez pas, mon père ne se soucie plus de l’heure à laquelle je rentre, j’ai pris l’habitude de me balader, mentit-il. Enfin bon, je vais y aller, bonne soirée.

    -Bien, bonne soirée à vous, et merci. »

    Il sourit et reparti en les saluant une dernière fois. La mère d’Alice passa la soirée à la questionner sur ce qui s’était passé, et elle s’efforça tant bien que mal de la rassurer. Mais les tourments de sa mère n’étaient pas ce qui la préoccupait le plus. Elle n’arrêtait pas de repenser à cet entrainement, tous ces morts, le meurtre qu’elle-même avait commit…  Toutes ces images ne cessaient de défiler dans son esprit, elle avait beau les ignorer, elle ne pouvait pas cesser d’y penser encore et toujours. La soirée fut trop longue à ses yeux, et elle aurait aimé ne pas l’avoir vécu. Quoique…

    La sonnerie de son réveille lui déchira les oreilles. Elle s’empressa de l’éteindre et regarda l’heure écrite en bleu lumineux sur l’écran noir. « 6h30 »… Elle soupira et se leva sans vraiment le vouloir.

    Tiens, mais j’y pense…, pensa-t-elle. Comment vais-je le revoir ? Je peux toujours essayer de le rejoindre à la « planque », mais si je me fais prendre, où s’il n’y est pas…

    Elle soupira une fois de plus et termina de se préparer en se demandant comment elle pourrait le joindre. Elle comptait aussi retourner au cul-de-sac de la veille pour essayer de retrouver de retrouver son téléphone. Il lui serait sans doute grandement utile pour la suite. Elle avait néanmoins la désagréable impression d’oublier quelque chose. Quelque chose d’important. Elle c lança un vif coup d’œil au calendrier accroché sur le mur dans le couloir, et se souvint rapidement de ce qui lui échappait. L’inauguration ! Aujourd’hui, elle devait jouer devant tout son lycée pour l’inauguration du nouveau bâtiment plus grand, contenant même un amphithéâtre. Comment avait-elle pu oublier une telle chose… Elle se dépêcha d’avantage pour au final arriver devant le lycée 5 minutes avant que l’inauguration commence. Madame Eyra devait être folle d’inquiétude, elle qui préférait que tout le monde soit prêt bien en avance, elle était capable d’en faire une crise cardiaque. Elle arriva dans l’amphi dans lequel tout avait lieu, se dirigea dans les coulisses et tomba nez à nez avec Madame Eyra, qui, comme elle l’avait imaginé, était en train de tourner dans tous les sens, son portable à la main – sans doutes avait-elle essayé de la joindre. Elle lui fit signe pour signaler sa présence et la calmer par la même occasion.

    « J’ai bien cru que vous ne viendriez pas, Mademoiselle Swan. 

     

    -Je ne jouerais pas, Madame, répondit-elle froidement après un long moment.

    -Pardon ?!

    -Je ne jouerais pas. Vous n’avez qu’à demander à quelqu’un d’autre du club de musique, mais je ne jouerais pas. J’ai franchement pas envie de participer à cet inauguration totalement inutile.

    -Mais Mademoiselle, vous ne pouvez pas changer de décision maintenant !

    -Pourtant, c’est ce que je fais. Bonne journée. »

    Sur ces mots, elle sortit du bâtiment. Toujours la même impression. Elle regarda tout autour d’elle mais ne vit personne. Elle soupira, se persuadant que ce n’était qu’une impression, rien de plus, même si au fond elle n’y croyait pas vraiment. Elle marcha jusqu’à s’assoir sur un banc lorsqu’elle fut assez loin du lycée. Elle n’avait jamais voulu participer à cette inauguration mais n’en avait jamais vraiment parlé. Elle n’arrivait toujours pas à croire qu’elle l’avait dit. Avant elle n’aurait jamais eu le cran de tout annulé à la dernière minutes, et d’ainsi entailler sa réputation auprès des profs, mais surtout du directeur. Le retour de son ami d’enfance lui avait en quelque sorte redonné son ancienne confiance en elle. Elle se releva et décida d’aller au cul-de-sac de la veille pour ne pas perdre de temps.

    Lorsqu’elle arriva enfin à destination, elle observa la ruelle sombre, le temps n’aidant pas vraiment à ce que la lumière pénètre. On ne distinguait qu’à peine mieux les deux grands bâtiments qui l’entouraient donc celui où se trouvait la jeune Lucie. Elle frissonna en revoyant le corps inanimé de la jeune fille, saignant au niveau du cœur. Elle chassa cette image de son esprit et avança alors que le paysage s’assombrissait un peu plus à chaque pas. Elle marchait cependant prudemment, se demandant bêtement si les corps des deux « gentils » étaient encore là, même si elle en doutait fortement. Elle se remémora la discussion qu’elle avait eu avec Ask, les positions, actes, ect…

    Elle chercha à l’endroit où devait normalement se trouver son sac, sans résultat. Ses yeux s’habituaient petit à petit à l’obscurité pesante du lieu. Elle avait beau chercher, elle ne trouva rien d’autre qu’une ou deux feuilles mortes et quelques déchets. Au bout de quelques secondes, elle réalisa enfin l’immensité de son erreur.

    Les corps n’étaient plus là, donc les policiers étaient forcément passé, ou si c’était quelqu’un d’autre, il les aurait appelés ce qui revient au même. Si les policier étaient passés, ils avaient du inspecter l’endroit pour trouver des indices, et seraient en évidence tombés sur le sac.

    Supposons que ce soit vrai…, pensa-t-elle furtivement. Je suis dans la merde. A moins que je n’arrive à leur faire croire que j’ai été une victime. Mais à ce moment là comment expliquer le simple fait que je sois en vie, sans blessures, vu que personne n’à jamais échappé au « tueur du moment » ? Et puis après ça je serais sans doute surveillée pendant un certain temps… Donc adieu mon association avec Ask, les entrainements, et tout… Au final je ne l’aide pas du tout. Au contraire, je suis plutôt une gêne qu’autre chose. Si c’était arrivé plus tard, et que je l’avais dans mes contacts de téléphones, ou si j’avais un quelconque mot de sa part… C’aurait été pire. …….. Eh, mais… « Surveillé un certain temps… »

    « Qui êtes-vous, et pourquoi me suivez vous ? » Demanda-t-elle froidement d’une voix assez forte.

    Pas de réponses.

    « Je sais que vous êtes là. Plus la peine de vous cacher » mentit-elle. 

    De toute façon elle n’avait rien à perdre. S’il y avait quelqu’un, il finirait bien par réagir, et s’il n’y avait personne… Personne n’aurait été témoin de sa sorte de paranoïa.

    « Un criminel revient toujours sur les lieux du crime, répondit enfin une voix qui lui rappelait quelque chose.

    -Répondez-moi » s’exclama-t-elle en faisant volte-face, découvrant ainsi l’homme qui la suivait depuis le matin même. 

    Elle ne le distinguait pas très bien faute du peu de lumière qu’il y avait, mais sa silhouette lui était familière. Elle l’avait déjà vu, elle en était certaine.

    « J’étais sûr que vous faisiez parti du complot, dit-il en avançant un peu vers elle, gardant une certaine prudence dans sa démarche.

    -Répondez-moi, bon sang ! Qui êtes-vous à la fin ?!

    -La direction que vous nous avez indiqué hier était fausse. Le cadavre se trouvait du côté opposé. J’en étais sûr. De un le tueur n’est pas seul, de deux vous êtes son complice, continua-t-il en l’ignorant.

    -Vous êtes… Le policier d’hier ?!

    -Vous vous souvenez de moi ? Répondit-il, ajoutant un rire moqueur à la fin de sa phrase. D’après moi, vous n’êtes pas la plus forte du duo. D’ailleurs peut-être même que c’est un trio, ou même encore plus ! Dans tous les cas, selon mon hypothèse, vous n’êtes pas la plus forte du groupe, sinon ce serait vous et personne d’autre qui aurait tué la victime de la veille. Vous êtes sans doutes la manipulatrice, ou alors celle qui se charge de choisir les victimes, ou alors… il y a tellement d’autre hypothèses… Mais en tous cas, si je te tue je doute que ton coéquipier fasse long feu. »

    Elle sera les dents, n’ayant aucun moyen de se défendre face au policier. Il s’approcha encore un peu, et elle commençait à mieux le voir. Elle repéra toutes les armes qu’il possédait : un revolver, un Taser X-26, une sorte de couteau au cas où il serait à court de munition, et sans oublier le fusil d’assaut qu’il avait en mains.

    « J’ai raison, n’est-ce pas ? Je peux bien vous tuer à moi tout seul. Surtout que, pour ne pas être suspecte, vous n’avez pas d’armes sur vous ! »

    Qu’est-ce que je vais faire… Le bluff ? Je peux toujours essayer…

    « Détrompez-vous. J’ai des armes un peu partout dans la ville, y compris sur moi. J’ai placé d’innombrables bombes et autres produits nucléaires partout dans la ville. Il suffit que vous continuiez de m’approcher et je fais exploser la ville, inventa-t-elle avec un air sérieux et sadique pour rester crédible.

    -… »

    Le policier sembla hésiter un instant. Elle avait peut-être une chance de s’en sortir si elle continuait comme ça. Elle lui sourit sadiquement, histoire de toujours rester crédible. Il sembla réfléchir et fit « non » de la tête. Son sourire s’effaça. Il avait comprit, mais elle s’en doutait. Après tout, ce n’aurait pas été « drôle » s’il y croyait. Enfin, drôle…

    Il avança encore vers elle jusqu’à ce que la distance entre eux soit réduite à moins d’un mètre.

    « Tu vas mourir. D’abord toi, et ensuite ton compagnon, même si on doit s’y prendre à cent pour le battre. Et qu’on doit y laisser notre vie. On vous tuera tous.

    -Luminus Crime en serait peut-être capable, et encore, ce n’est pas sûr, mais de simple policiers ? Non. Mon « associé », comme tu dis, est plus fort que ça. »

    Le policier laissa échapper un rire sadique et la regarda l’air amusé.

    « Qu’est-ce que tu crois ?! Je ne suis pas qu’un simple policier ! Je fais aussi parti de LC, en tant qu’espion, ria-t-il. Et puis, ne surestime pas ton coéquipier, il mourra dans tous les cas.

    -… »

    Il pointa son fusil d’assaut en sa direction et elle eut la même peur que lorsque les deux autres policiers les avaient agressés, elle et Ask. Elle dissimulait de son mieux la peur immense qu’elle ressentait au plus profond d’elle, inspira un grand coup et se prépara au pire. Elle se laissa tomber ç genoux, désespérée. Il n’avait plus qu’à tirer. Une balle, et c’était la fin. Elle s’excusait mentalement d’avance pour Ask, se demandant comment il allait réagir…

    « C’est la fin. »

     

     

    Le coup de feu retenti.


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  • [[Fiction plutôt violente, comme le suggère le titre, il est conseillé aux âmes sensibles de s'abstenir ^^']] 

     Chapitre  1 :

    « Très bonne prestation, Mademoiselle Alice. J’espère que vous en ferez de même demain.

    -Merci, Mme Eyra.

    -Vous pouvez rentrer. A dema… »

    Un cri strident coupa la jeune femme, suivit de bruits de pas. On pouvait facilement compter deux personnes qui couraient tout près d’ici. Très vite, un deuxième cri se fit entendre puis plus rien. Le silence total. Mme Eyra regardait tout autour d’elle d’un air horrifié, puis des sirènes de polices se firent entendre. Alice commença à légèrement paniquer.

    Elle n’eut à peine le temps de se retourner que la porte d’entrée s’ouvra violemment laissant apparaître un groupe de quatre policiers armés jusqu’aux dents. Un d’entre eux s’avança vers la jeune fille et sa professeur.

    « Excusez moi, vous n’auriez pas vu un jeune garçon armé, vêtu d’une cape noire… Enfin, le tueur du moment, quoi ? Il poursuivait une fille âgée d’une vingtaine d’année et…

    -Non, on a rien vu. Juste entendu des cris avant que vous n’arriviez, répondit Alice.

    -Ohhh, très bien, vers où ? »

    Alice ne répondit pas et indiqua la direction du doigt. Les policiers étaient sur le point de partir quand elle retint celui qui lui avait posé la question. Il se retourna d’air un peu énervé parce qu’il était pressé.

    « C’est qui, ce « tueur du moment » ?

    -J’ai pas le temps, petite.

    -Vous aviez dit que ce n’était que quelques petits crimes dont les « Luminus Crimes » se chargeaient de tuer les criminels à chaque fois, alors qu’en faite ce n’est qu’un seul tueur ? Alors j’exige des informations. »

    Le policier parut vraiment gêné. Il se retourna pour dire à ses coéquipiers d’y aller même s’il était presque certains que le tueur s’était déjà enfuit, puis regarda attentivement la jeune fille.

    « La curiosité est un vilain défaut, petite. Mais bon… Le tueur du moment est quelqu’un de dangereux que nous, la police, et Luminus Crimes n’arrivons pas à attraper. Pour ne pas faire régner la peur, continua-t-il d’un ton théâtral exagéré, nous avons menti. De toute façon, nous allons bientôt l’attraper, c’est certain. Luminus Crimes est passé aux grands moyens, alors il n’aura plus aucune chance et les crimes cesseront. Bon, j’ai plus le temps, moi, je te laisse, petite. Fais attention à toi. »

    Sur ces mots, le policier se dirigea dans la même direction que ses coéquipiers avaient prit. Alice se retourna vers sa professeur, qui semblait perturbée par la nouvelle que le policier venait d’annoncer. Elle lui dit au revoir avant de reprendre ses affaires et de repartir. Elle marchait sous la pluie lorsqu’elle sentit quelque chose de froid et pointu sur son coup. Elle reconnu immédiatement le contact du couteau posé sur son coup. Elle aurait voulu demander de l’aide, mais il n’y avait personne autour d’elle.

    « Laissez-moi… », fut la seule chose qu’elle parvint à articuler. 

    Son assaillant ne lui répondit pas et la poussa jusqu’à une ruelle plutôt sombre et déserte se terminant en cul-de-sac. Lorsqu’elle arriva au bout, il retira la lame de sa gorge, lui donnant l’opportunité de se retourner. Elle le regarda longuement, essayant tant bien que mal de garder son calme. Celui qui se trouvait en face d’elle portait une cape avec une capuche de sorte à ce que tout son visage soit caché. Sans doute celui que la police recherchait… Elle respira profondément pour rester calme. Que lui voulait-il ? Pourquoi l’avait-il amené ici ? S’il voulait la tuer, il aurait très bien pu le faire avant, dans la rue, vu qu’il n’y avait personne…

    « Qu’est-c que vous me voulez ? Demanda-t-elle d’une voix qu’elle aurait voulu un peu plus sûre d’elle. »

    Il ne lui répondit pas, et semblait la fixer longuement avant de retirer sa capuche d’un geste vif, dévoilant ses cheveux noirs et ses yeux verts. A sa grande surprise, son visage lui état très familier, très familier, mais elle n’arrivait pas à se souvenir de qui il s’agissait. Elle le contempla longuement sans vraiment essayer de s’en souvenir. Ils restèrent plantés là tous les deux sans bouger pendant un long moment, avant qu’un sourire moqueur ne se dessine sur les lèvres du jeune homme.

    « Alors comme ça tu te souviens pas de moi, hein ?

    -Qu’est-ce qui te fais dire ça ?

    -Si tu m’avais reconnu, tu m’aurais déjà sauté au coup, ria-t-il.

    -Tu… »

    Elle trembla légèrement avant de sourire d’un air rassuré et de le prendre dans ses bras comme il l’avait dit.

    « J’avais vu juste.

    -Ask… Je croyais que tu étais mort… Imbécile »

    Elle soupira et se détacha de lui. Il prit soudain un air sérieux en entendant des voix arrivant derrière eux et remit sa capuche. Il remit alors son couteau sous la gorge d’Alice et se retourna vivement vers l’endroit d’où venaient les voix. Deux grands hommes musclés et armés apparurent en face d’eux.

    « Un pas de plus et je la tue.

    -Et bien ce sera le dernier meurtre que tu commettras, répondit l’un des deux hommes en avançant vers eux. »

    Ask serra les dents, ne sachant plus vraiment quoi faire. Les deux hommes ne cessaient de se rapprocher, et il savait que quelle que soit sa réaction si un des deux hommes arrivaient à fuir, cela impliquerait Alice.

    « Ferme les yeux…, chuchota-t-il dans l’oreille d’Alice, qui n’y comprenait pas grand-chose »

    Il retira le couteau de sa gorge sous l’étonnement des deux hommes, persuadés qu’il allait la tuer. Il profita de leur déstabilisation pour asséner un coup de couteau dans le ventre d’un des deux hommes, mais l’autre lui donna un coup dans le dos. Alice, horrifiée, recula d’un pas avant de se trouver dos au mur du cul de sac. Ask se retourna rapidement et donna plusieurs coups à son adversaire qui l’avait désarmé. Celui-ci, submergé par sa vitesse, n’arrivait plus à suivre. Le premier homme se releva, une main posée sur sa blessure sanglante, et s’approcha lentement d’Ask, prêt à lui donner un coup alors que celui-ci était occupé avec l’autre homme. Instinctivement, Utau courut vers lui et bloqua son coup tant bien que mal.

    « Alors comme ça, tu es une complice ? »

    En un rien de temps, Alice se retrouva plaquée au sol. Ask, interpelé par la position de son amie, lança une arme à feu attachée à sa ceinture en espérant que celle-ci ne tombe pas en possession de l’homme. Alice attrapa de justesse l’arme et la pointa sur lui. Il laissa échapper un rire moqueur, la regardant d’un air de défi.

    « Tu vas pas tirer, t’en es incapable. J’ai tord, petite ? »

    Elle ne répondit pas, tremblant un peu alors qu’il se rapprochait d’elle. Ne sachant plus comment réagir, elle ferma les yeux et appuya sur la gâchette à plusieurs reprises, horrifiée par l’air psychopathe de celui censé être « le gentil ». Quand elle s’arrêta, l’autre homme aussi avait été achevé par Ask, et les deux corps plein de sang gisaient sur le sol. Alice lâcha le pistolet, terrorisé par son propre acte. Elle avait tiré. Instinctivement, elle avait tiré. Elle n’en revenait pas elle-même. Elle se laissa tomber à genoux sur le sol, en larmes. Elle avait tué quelqu’un.

    Ask la fixé d’un air désolé, essayant de comprendre la douleur d’Alice. Il s’agenouilla à côté d’elle et posa une main sur son épaule.

    « Désolé, je voulais pas t’entraîner là dedans… Mais il faut qu’on se tire d’ici, et vite. Avec le bruit des tirs, le renfort va bientôt arriver.

    -Ca n’a plus d’importance.

    -Ne dit pas n’importe quoi, ils vont te tuer si tu reste ici.

    -Je t’ai dit que ça n’avait plus d’importance ! Regarde ce que j’ai fait ! S’énerva-t-elle en désignant l’un des deux cadavres d’un mouvement rapide mais tremblant.

    -Ce que tu viens de faire, c’est ce que je fais tous les jours, tu vois. Alors certes, ça doit être dur pour toi, mais si tu l’as fait, c’était pour ne pas mourir, non ? Alors à quoi ça servirait si tu te laissais tuer par ses coéquipiers après ? Clairement, à rien. »

    Elle chercha ses mots, ne sachant plus quoi dire alors qu’il regardait l’extrémité de la ruelle, où des bruits de pas rapides commençaient à se faire entendre. Elle savait qu’il avait raison, mais ne voulait pas l’admettre.

    « Ils arrivent… Allez viens, on a plus beaucoup de temps. »

    Il se releva et lui tendit le main pour l’aider à se relever. A contrecœur, elle l’attrapa et se releva.

    « Où veux-tu qu’on ailles ? On est coincés dans ce cul-de-sac. »

    Il observa tout autour de lui avant de pointer du doigt la fenêtre pas très haute d’une des maisons qui les entouraient. Il cassa la vitre et l’aida à monter sur le rebord, ramassa les armes qu’ils avaient laissés sur le sol, et monta à son tour.

    « Y’a plus qu’à espérer qu’il n’y ait personne ici…, murmura-t-il. »

    Les deux adolescents avancèrent sans faire le moindre bruit. Les murs blancs qui les entouraient rendaient la pièce un peu plus lumineuse que dans la ruelle, et la poussière qui traînait sur les meubles et sur le sol laissait penser que cette pièce était inhabitée depuis longtemps. Le sol, en bois, craquait à divers endroits. Le tout rendait l’aspect plutôt désagréable aux yeux d’Alice. Ils avancèrent à travers l’étroite pièce un peu en désordre jusqu’à arriver devant la porte. Ask ouvra lentement la porte qui grinça, inspectant l’extérieur, guettant le moindre bruit, le moindre mouvement, ou tout ce qui pourrait dénoncer une présence humaine ici.  Des voix humaines se firent entendre dans la ruelle, signe que le renfort n’allait sans doute pas tarder à débouler ici. Ask n’attendit pas plus longtemps et sorti de la salle sans faire le moindre bruit, suivit de près par Alice. Ils avancèrent lentement dans le couloir, quand Ask se stoppa net. Alice l’interrogea du regard quand il désigna une ombre tremblante tenant une poêle non loin de là où ils se tenaient. Ask sorti son pistolet et pointa en direction de l’ombre, mais Alice posa une main sur son bras, et avança en direction de l’ombre, jusqu’à découvrir une jeune fille terrorisée –sans doute par tout le bruit qu’ils avaient fait. Lorsque la fille vit Alice, elle recula un peu, mais sembla moins apeurée. Alice lui sourit amicalement et lui tendit une main comme signe de paix, main qu’elle saisit après une longue hésitation.

    « Excuse moi si je t’ai fait peur, ce n’était pas mon intention, petite. Je m’appelle Alice, et toi, comment tu t’appelles ?

    -Je… Je m’appelle Lucie.

    -C’est un joli prénom, ça. »

    Alice lui sourit aimablement, quand Ask arriva, pointant son arme sur la pauvre jeune fille.

    « Ask arrête ! Cria Alice. Elle n’est pas méchante, et inoffensive, ça ne servirait à rien de la tuer !

    -C’est trop tard pour elle, elle connait ton prénom, et ton visage. Si la police l’attrape, c’est toi qui va finir par te faire attraper et mourir pour complicité avec moi.

    -Tu crois vraiment qu’elle leur dirait ?

    -Elle est jeune, et ne résistera pas à une séance de torture, crois moi. »

    Alice se tut, ne sachant quoi répondre à cet argument. Lucie la regardait d’un air terrifié et tremblait de peur. Elle serra la poêle qu’elle tenait dans ses mains contre elle.

    « Tu ne peux pas faire ça… On a qu’à l’emmener avec nous ?

    -Imagines toi le résultat. Elle serait exposé considérablement aux risques et se ferait facilement tuer… Je suis désolé, mais il n’y a pas d’autres solutions.

    -Mais Ask… »

    Alice ferma les yeux, retenant de son mieux ses larmes. Un bruit sourd retentit juste à côté d’elle. Quand elle rouvrit les yeux, Lucie était au sol, saignant au niveau du coup, où la balle tirée figurait. Elle leva les yeux vers Ask avec un regard noir.

    « Ils sont là ! Cria un des hommes faisant parti du groupe de renfort déjà dans la première salle, attirés par le bruit du coup de feu. 

    -Et merde ! »

    Ils coururent à travers la maison, qui était beaucoup plus propre et conviviale pièce par pièces. Ils arrivèrent devant la porte d’entrée et l’ouvrèrent, mais des hommes les y attendaient déjà, alors que les autres les avaient rattrapés par derrières. Ils étaient cernés.

    « Dans tous les cas, ils doivent tous mourir, d’accord ? »

    Elle n’eut pas le temps de lui demander pourquoi que trois coups de feu furent tirés, achevant les trois hommes derrière, sans même qu’il se soit retourné.

    « Ils ont vu ton visage, précisa-t-il. Donc ils doivent tous mourir. Tu comprends ? »

    Elle répondit par un simple mouvement de tête, fixant les hommes devant eux qui les pointaient avec leurs armes à feu.

    « Ne bougez plus, ou je tire ! »

    Elle recula d’un pas, cependant plus confiante que la dernière fois. Il fallait qu’elle fasse diversion, oui voilà, il fallait qu’elle permette à Ask de pouvoir tiré avant eux en les occupants. Sans plus réfléchir, elle se retourna et couru dans le sens opposé des hommes, qui se mirent à la suivre, essayant de la rattraper. Elle tournait le plus possible, au cas où ils en viendraient à tirer, ce qu’ils ne faisaient pas encore – peut-être avaient-ils l’intention de la garder vivante ?

    Aller, Ask, dépêche toi de les descendre…, pensa-t-elle.

    Elle continua de courir jusqu’à arriver dans la première salle. Lorsqu’elle se retourna, les trois hommes gisaient sur le sol, blessé à mort sans qu’il n’y ait eu aucun coup de feu.

    « Plus de munition, précisa Ask. Je les ai achevés avec ça. »

     Il désigna une longue épée qu’il tenait dans sa main droite. Elle regarda tout autour d’elle et se rendit compte du désastre provoqué par leur faute. Les images des 2 policiers, plus des 6 de renfort, et celle de… Lucie, tous morts, pour… que dalle. Ah si, leur soit disant « liberté »… Elle regarda Ask, les yeux brillants et la vue brouillée par les larmes. Celui-ci baissa les yeux, désolé pour elle, même si pour lui tout cela ne représentait pas grand-chose pour lui.

    « Viens, il faut que je te parle, mais pas ici. »

    Il lui saisit la main et l’emmena loin d’ici. Elle ne voyait même pas le temps passer, tant elle était perdue dans ses pensées. 


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